Cancel culture, harcèlement et fausses infos : ce que nous dit l’affaire Kim Soo-hyun en 2025

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Commencer un site dédié aux kdramas cette année sans évoquer “l’affaire Kim Soo-hyun / Kim Sae Ron” paraît presque impossible. Pour ma part, je suis cette histoire depuis ses prémices et je reste convaincue que tout part d’enjeux financiers entre la défunte et sa famille, l’acteur s’étant trouvé, malgré lui, au cœur de la tourmente (son “tort” principal : avoir fréquenté l’actrice en 2019-2020). Pour les fans, comme pour les personnes qui ont pris à coeur cette affaire, ces 3 longs mois de rebondissements (tout pile aujourd’hui depuis le 10 mars) ont été éprouvants.

Kim Soo-hyun. Source photo : Instagram / Kim Soo-Hyun

Trois mois de tourmente : quand le vent finit par tourner

Pendant ces trois mois, de nombreuses personnes, en quête de vérité, se sont muées en détectives amateurs, explorant la vie de l’actrice décédée comme si elles menaient une enquête policière. Aujourd’hui, on peut dire que le vent tourne en faveur de Kim Soo-hyun. Au départ, une vague de haine s’est abattue sur lui : des marques ont rompu leurs contrats sans attendre la moindre enquête officielle (d’un point de vue commercial, difficile de prendre ce risque face aux accusations initiales mais d’un point de vue humain, des décisions trop extrêmes et précitées). Sa conférence de presse du 31 mars aura difficilement été prise au sérieux, pourtant il annonçait clairement les choses : il allait prouver son innocence, sous entendu par le biais de la justice.

Ce dossier, qui, dès le départ, reposait sur peu de preuves concrètes a pourtant eu un réel sur la carrière et la vie de l’acteur : comment peut-il désormais remonter la pente après un tel acharnement sur lui ? Et si les médias avaient aussi leur rôle à jouer en ce sens ? Depuis ces dernières semaines, des journalistes sud-coréens sérieux, jusque-là discrets, ont commencé à publier des analyses plus nuancées.

Extraits de la presse coréenne : Park Ji-hye et Naver/SBS Entertainment

Pour aborder ce sujet ici, je vous livre un extrait de la traduction de l’article de Park Ji-hye pour bnt News (paru ce jour), qui synthétise habilement l’affaire et la récente bascule de l’opinion en faveur de Kim Soo-hyun. Je vous encourage fortement à lire l’article original dans son intégralité pour saisir toutes les nuances.

Extrait de l’article du Bnt News

J’ajoute également des extraits de l’article du 9 juin sur Naver.com (rubrique SBS Entertainment), qui révèle la situation financière dramatique de l’actrice, en grande partie liée à sa famille, qui sont à ce jour les dernières infos sur le sujet. En résumé :

  • Son père, après un échec commercial pendant la pandémie, a laissé des dettes à plus de 20 créanciers. Il a officiellement fait faillite en 2023. Parmi ses créanciers figurait sa propre fille, Kim Sae Ron, pour un montant supérieur à 250 millions de wons (environ 170 000 €).
  • L’actrice aurait soutenu financièrement ses parents, notamment pour ouvrir un restaurant en 2021, qui a fermé en 2024 avec des dettes impayées.
  • Elle aurait aussi assumé seule les frais de compensation liés à son affaire de conduite en état d’ivresse en 2022 (elle avait percuté un transformateur électrique).
  • En 2023, lors de son procès, elle se serait décrite comme une « jeune cheffe de famille » luttant pour subvenir aux besoins des siens.
  • Malgré plusieurs emplois (cafés, bars, fleuristes, coaching d’acteurs), elle peinait à payer son loyer. Elle aurait contracté des dettes auprès de célébrités, d’amis sportifs, et même envers ses anciens agents.
  • Avant sa mort, ses dettes cumulées auraient atteint au moins 1,2 milliard de wons (environ 800 000 €). Elle aurait laissé des messages privés faisant part de son désespoir.

Et pourtant, moins d’un mois après la mort de l’actrice, sa famille pointe du doigt Kim Soo-hyun, l’accusant d’avoir eu une relation avec elle lorsqu’elle était mineure, et d’être responsable de son suicide. Cette accusation a d’abord circulé avec force via la chaîne YouTube Garo Sero Research Institute, dont les vues ont explosé aux premiers jours des révélations, avant de s’essouffler, l’opinion publique commençant à comprendre la complexité du dossier et une implication de la famille plus importante que le rôle de Kim Soo Hyun dans la vie de la jeune actrice.

A l’heure actuelle, les commissariats de Gangnam et de Seodaemun à Séoul sont saisis : Kim Soo-hyun et son agence Gold Medalist ont déposé des plaintes contre la famille de l’actrice et contre l’institut Garo Sero. L’enquête suit son cours.

Le poids de la cancel culture en Corée du Sud

Cette affaire illustre terriblement la pression si forte que subissent les célébrités en Corée du Sud : on leur demande une image immaculée, tandis que leur vie privée est scrutée jusqu’au moindre détail. Le moindre faux pas (qu’il soit avéré ou non) peut déclencher une tempête médiatique, ruinant carrière et santé mentale, dans un contexte où le taux de suicide reste préoccupant.

Sur Kdrama Kopi, nous défendons une approche responsable : qu’il s’agisse de cette affaire ou de futures polémiques (on ne le souhaite pas), nous rappellerons sans cesse que rumeurs et spéculations ne valent pas vérité. Les acteurs et actrices sont des humains ; la haine massive à leur encontre, sous prétexte de célébrité, est inadmissible. Nous continuerons de relayer l’évolution de l’affaire sans propager chaque rumeur, conscient que médias et créateurs de contenu ont un rôle crucial : privilégier la vérification et l’éthique plutôt que le clic facile. En tant qu’internautes, nous avons tous une responsabilité : vérifier les sources et réfléchir avant de partager sur les réseaux.

Une loi pour encadrer les rumeurs envers les célébrités

Il est urgent de réfléchir à des mécanismes législatifs pour protéger les individus, y compris les célébrités, contre la diffusion abusive de fausses informations. Des lois adaptées pourraient sanctionner les dérives, empêcher que YouTubers, médias ou particuliers ne répandent impunément des allégations infondées pendant des mois.

Une pétition signée par 50 000 Coréens, visant à “améliorer le système pour empêcher la diffusion de fausses informations et la violation des droits humains sur les plateformes en ligne”, devrait être examinée par le nouveau gouvernement entré en fonction début juin 2025. C’est l’un des grands défis de l’industrie du divertissement en Corée cette année, et la leçon à tirer de ces 6 premiers mois : préserver la santé mentale et la réputation des personnes, tout en maintenant une liberté de la presse et d’expression équilibrée.

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